Henry Filipacchi, secrétaire général de la librairie Hachette, lance une nouvelle collection appelée « Livre de Poche ». Nous sommes le 9 février 1953, Koenigsmark, un livre de l’auteur Pierre Benoît paraît au format poche. Ce livre à succès édité en 1918, vendu à plus de 100 000 exemplaires n’est pas une nouveauté. En revanche, son prix, son format, sa 4e de couverture et son mode d’impression le sont. Je vous propose de découvrir l’histoire du livre de poche. Un livre qui a révolutionné le monde de l’édition.
Contenu de l’article
1. Le livre de poche, l’histoire d’un livre à 2 francs
Henry Filipacchi est connu pour avoir une grande connaissance du secteur de l’édition et de la distribution de livre. Son pari est alors d’intégrer une nouvelle dynamique : un livre au format plus petit, à moindre coût et accessible à tous.
C’est alors qu’on observe l’apparition d’un nouveau livre : prix, reluire, papier, format tout est renouvelé. Une impression rotative permet une production plus rapide et moins coûteuse. Résultat : le livre de poche se vend à seulement deux francs, ce qui est moins cher qu’un magazine. Sa taille permet d’être emporté partout. Les dimensions correspondent aux poches revolver des tenues de combat des soldats américains.
2. Des réactions controversées
Les réactions se font entendre rapidement. D’un côté nous observons les optimistes, parmi lesquels nous pouvons nommer : Jean Giono, Marcel Pagnol et Jacques Prévert. Pour eux l’apparition du livre de poche permet de généraliser la culture.
De l’autre côté, certains réfractaires font également connaître leur point de vue. Pour Henry Michaux et Julien Gracq par exemple la culture se mérite.
Henry Filipacchi lui ne doute pas du succès du livre de poche. Il associe son projet avec d’autres éditeurs tels qu’Albin Michel, Gallimard, Calmann-Lévy ou encore Grasset. Ces derniers seront ainsi les pères détenteurs de « Livre de Poche ».
3. Une offre diversifiée
Henry Philippique décide de ne faire aucune différence entre les styles de livres édités au format du livre de poche. Ainsi il met à la disposition de tous aussi bien des romans d’évasions que des livres réputés comme étant difficiles. On observe alors au début des années 1950 qu’un amour de Swann sera lu par plus de 500 000 lecteurs.
Le livre de poche se positionne comme étant une collection sans exclusivités, ouverte à tous les publics et à tous genres littéraires.
4. Une révolution culturelle
Dès la fin des années 1950 la collection est plébiscitée par une nouvelle génération de lecteurs. Sa croissance ne cesse d’augmenter au cours des années 1960.
Cette révolution culturelle s’explique notamment par l’arrivée des baby-boomers et de l’essor de la scolarisation.
Aujourd’hui encore, le livre de poche prend une place importante dans la vie des français. Certains le considèrent même aussi nécessaire que la baguette de pain ou que le ticket de métro.